Les Murmurations
Une masse aérienne s’évanouie dans l’éther,
enfle et se dilate en boomerang.
C’est un drôle de manège,
un système de vase communicant.
L’arbre se diffracte, s’ébroue, s’effeuille,
une boursouflure s’en détache,
qui noircit le ciel un instant,
puis s’abat sur l’arbre voisin qui à son tour
se remplume et se fige.
De l’un à l’autre.
Un vol groupé, liquide, coule d’arbre en arbre,
comme une tache qui s’épanche et se résorbe.
Inlassablement dans le jeu des oiseaux,
les arbres se font et se défont.
Et puis je ne sais pas, soudain il y en a un qui a dit « stop, raz l'bol »
et qui est parti, seul, minuscule, droit vers le ciel.
Les murmurations
The murmurings
An aerial mass
vanishes into the ether,
swells and expands like a boomerang.
It's a strange merry-go-round,
a system of communicating vessels.
The tree diffracts,
shakes and unravels,
a blister detaches itself,
blackening the sky for a moment,
then falls on the neighboring tree,
which in turn fills up and freezes.
From one to the other.
A clustered, liquid flight
flows from tree to tree,
like a stain that spreads and subsides.
Endlessly in the game of birds,
the trees make and unmake
themselves.
And then, I don't know, suddenly one of them says "stop, I've had enough"
nd goes off, alone, tiny, straight up into the sky.